Kumilly:
la ou les épices viennent pimenter
la vie
montagnarde
Kerala sauvage. Nous voila arrivé au
point le plus austral de notre voyage. La chaîne des “Muda Malai” (Ghats
occidentaux), montagnes qui se partagent entre Kerala et Tamil Nadu, est une
grande jungle cultivée. Dans les vallées souvent nuageuses s’élèvent
plantations de café, cacao, cardamone et
autre épices. La vie sauvage, exubérante, nous révèle tous ses charmes.
Les oiseaux qui chantent tels de joyeux paysans s'en allant au champ, nous
réveillent aux premières lueurs du jour et les araignées multicolores étendent leurs
toiles entre les arbres pour stopper les moustiques qui souhaiteraient
perturber nos nuits!
A Kumilly, nous rejoignons
« Natural Shakti farm » gérée par une famille germano-indienne:
Fatima, Harry et leur fils Stefan. Ces deux derniers étant occupés à la récolte
du café sur leur seconde ferme du Tamil Nadu, Fatima nous accueille seule dans
sa maison.
Perdue au milieu
des plantations d’épices, la ville de Kumilly connaît elle aussi un tourisme
intense, mais très différent des endroits visités précédemment! Il s'agit ici
plus d'un tourisme de passage intéressé par la visite du Perryar tiger
reserve et par la l’achat d’épices et de chips de bananes! Seconde
différence, la moyenne d'âge des
touristes y est sensiblement plus élevée! Cependant, jeune ou moins jeune, on
nous confirme une fois de plus la chute du tourisme européen sur les cinq
dernières années.
Du Bio, rien que du Bio! |
Autre chose
remarquable à Kumilly, un grand nombre de magasins vantent les mérites des
produits organic (bio) et des circuits courts (peu ou pas d’intermédiaire entre
les producteurs et consommateurs!). Que s’est-il donc passé dans cette
contrée?! Il y souffle un vent de mouvement bio semblable à celui que l'on
connaît en France! Seul hic, le seul certificat que l’on puisse nous présenter est
celui du registre du commerce. Voudrait-on nous escroquer?
Le travail se faisant rare a Shakti,
nous rejoignons la ferme de Bidju, un ami de Fatima à Nurikandam. Chez lui, la
conversion commence tout juste, et pour une partie seulement de l'exploitation!
Nous avons même la chance d'apercevoir un bidon de Glyphosate, substance
active du très connu round up! Celui-ci, ainsi que d'autre bidons que
nous n’aurons pas le temps d'examiner, sont retirés le lendemain matin de notre
arrivée, avant même notre réveil.
Mis à part ce
détail, Bidju et Sonia sont des gens très attentionnés et très attachants.
Dans cette nouvelle
ferme, nous participons au débroussaillage du terrain pour une future green
house (serre) et nous participons à la récolte du café. Durant nos discussions,
Bidju, ancien gestionnaire d'un magasin de phytosanitaire (produit chimiques
agricole), semble très curieux sur les manières d’améliorer le rendement et la
santé d'un terrain par le biais de pratiques “biologiques”. Après un entretien
fort intéressant, nous reprenons la route vers Natural Shakti.
Premiers impacts des OGM sur les bovins! |
De retour chez Fatima, nous faisons
connaissance de Harry et Stefan. Après une vingtaine d'années de culture
certifiée bio, Harry a décidé de stopper l'agrément. Désillusion du
Bio-Business ou aigreur de la vie, nous ne saurons pas ce qui l'a décidé à
faire ce choix. Nous ne verrons de Harry pratiquement que sa casquette rouge et
ses cheveux ébouriffés. Stefan a quand à lui quitté l'école. Perdu entre admiration
pour son père et curiosité de découvrir le monde, il est en quelque sorte
aujourd'hui condamné et consentant à faire perdurer l'exploitation familiale.
Après avoir partagé
le quotidien de cette famille, pourtant influencée par la culture occidentale, nous
nous retrouvons une fois de plus face à la complexité des mœurs et de la
culture indienne !
La tête imprégnée de question sur le
mouvement bio en Inde et de saveurs épicées, nous reprenons bientôt la route
vers Bangalore pour le salon international Biofach 2012.
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