vendredi 26 octobre 2012


Dashan Singh Rudel, 
agriculture et spiritualité...

Ici, les boeufs ont 4 roues et un moteur...

Bienvenue chez Darshan. Cette anglais converti a la religion Sick, issu d’une famille d’agriculteurs biologique de l’Herault, fait aujourd’hui parti des pionniers de l’agro-écologie au Penjab. Sur 12 acres, soit environs 5 hectares, il cultive céréales, arbres fruitiers, canne a sucre et bois de coupe; accompagné de ses trois ouvriers. La révolution verte ayant fait son chemin, il ne trouve que peu de concurrence face aux agriculteurs cultivant essentiellement riz, blé et mais.

     Agriculteur depuis maintenant quinze ans, Darshan a commencé par diversifier et réfléchir sa production, de sorte a fertiliser et restructurer son sol lessivé et épuisé par les phytosanitaires et la monoculture. Pour "booster" ses cultures, cet adorateur de “mother nature”, utilise uniquement des fumiers animaux , son vermicompost et une irrigation bien dosée! Son fumier de vache, avant de nourrir les terres, fournie la cuisine en biogaz pour chauffer tchai et plat de riz!

     Il n’hésite pas a faire des associations de culture, telles que pommes de terres/ canne a sucre, en tenant compte des besoins de chaque végétaux (floraison, fructification,…).

Petite leçon sur la canne a sucre.

     Nombre de personnes viennent prendre des conseilles auprès de cet agriculteur qui aime partager ses connaissances et souhaite expérimenter celles des autres. Lors de notre passage dans sa ferme, deux jeunes agriculteurs sont venus nous apprendre une nouvelle technique de plantation de la canne a sucre. L’objectif est d’utiliser moins de semences et moins d’eau.

Ou se cache "mother nature"?






Par ailleurs, Darshan est aussi connu pour ses écrits qu’il publie de temps a autre et pour ses peintures. Bravo l'artiste! 





Chandigard , Punjab : Sauve qui peut !

       Après avoir parcouru 100km en 6h et 102 ponts, le Toy train, construit par les anglais en 1903, nous dépose a Kalka. Un second train nous emmène ensuite a Chandigard ; grande ville « quadrillée », conçue en partie par l'architecte français le Corbusier.
Circulation, klaxonnes et harcèlement, les grandes ville, c'est pas notre truc !

      
         Après avoir visité un certain nombre d’hôtels avec ou sans rats, ou eau et toilettes en option, nous décidons de trouver un solution pour dormir chez l'habitant : couchsurfing, woofing, tout est bienvenu ! Nous sommes finalement hébergées chez une enseignante de l'alliance Française, Laure. L'ambiance y est très sympa, des concert, films et expos animent le lieu.. Las bas, nous avons l'occasion de parler avec quelques jeunes Indiens qui apprennent le Français. Certain pour le plaisir et d'autres pour un éventuel exil au Québec ou en France. En effet, faute de trouver des étudiants brillant au pays, la France aide chaque années quelques centaines d’étudiants Indiens a venir faire des études supérieurs dans l'hexagone. Le recrutement se fait lors d'examen d’entrée dans plusieurs grandes villes tel Bombay ou Delhi. 

       Notre hôte nous met sur la piste d'une ferme biologique aux alentours de Chandigard...
Un autre projet nous interpelle, celui d'une ferme citadine dans le centre de Chandigard. Pas de pot, pas de proprio ! Un coup de fil au gestionnaire du lieu nous renvoi vers notre première piste...
Nous quittons donc Chandigard pour rejoindre Nurpurbedi, petit village de la campagne Penjabi.
Nous passerons alors une semaine avec cet anglais du Larzac, dénaturalisé de sa nationalité Française, converti au Sickisme et pratiquant l'agriculture bio au Penjab depuis 15ans ! 

Un vaste programme !

Shimla, visite a la chambre d’agriculture...

A Shimla , capitale de l’Himachal Pradesh, se trouves plusieurs structures liées a l’agriculture tel que l’IARI, centre de recherche agronomique. Leurs études sont majoritairement portées sur l’amelioration des blés, des pommes de terre et arbres fruitiers. Non loin de la, se trouve également le « directorate of agriculture » ou j’ai pu me rendre. Je dirai qu’il s’agit d’un équivalent de nos chambres d’agriculture. Dans ces locaux, je suis dirigé vers un bureau d’information. 
En traversant le site, j’appercois au loin un bâtiment nomme « laboratoire d’analyse des pesticides » ; puis a ma grande surprise, je suis reçu dans un bureau tapissé de documents sur l’agriculture biologique ! Très vite, la personne chargée de m’informer, me dit que l’Himachal.P et l’Uttarakand, état voisin, visent tout particulièrement une orientation vers l’agriculture biologique. Déjà 25000 agriculteurs bio dans l’état ; mais avec quelles critères de certification ? J’ai déjà entendu que la corruption existe également dans la certification bio. Je tiens cependant a garder du recul sur ces différentes informations !
Deux salariés sont donc charges de la communication sur l’agriculture bio dans l’etat. Les documents qu’on me présentes, traitent aussi bien de vermicompostage a la ferme que de produits vendus par des boites canadiennes. On peut se demander si l’agriculture bio est un savoir faire, un art de vivre ou une manne économique ?
Qu’on se le dise, il en va bien sur de même en France !

Quelles sont les autres orientations ? 
Contrairement au Punjab, ici la révolution verte fut douce du fait du relief. Les productions furent multipliées par 8 en moyenne entre 1950 et 2012, avec un record de X54 pour les légumes ! Si de nombreux paysans sont aujourd’hui simplement auto-suffisants, l’état souhaite réorienter les productions vers une demande plus commerciale. 
J’entend également parler a plusieurs reprises d’une arrivée future des enseignes commerciales européennes pour gérer l’achat et la distribution des productions. L’interet me direz vous ? Mieux gérer les stocks pour éviter les pertes importantes dues au temps écoulé entre la récolte et la consommation et aux mauvaises conditions de stockage des denrées.

Autre orientation souhaitée : une ouverture aux biotechnologies. 
Les biotech, kezako ?
Il s’agit de la manipulation génétique du vivant. Autrement dit, toutes les méthodes de mutagenese et transgeneses dont font partie les OGM. On peut alors se demander s’il est vraiment judicieux de vouloir d’un cote, favoriser l’agriculture biologique et de l’autre, s’interesser aux biotechnologies ? Pour rappel, l’utilisation d’OGM reste a ce jour interdite en agriculture biologique en France...
Concernant le laboratoire, je souhaitais en savoir un peu plus sur son utilité. Mon interlocuteur me dit que différents produits vendus par des enseignes privées tel pionneer ou sagynta y sont testés  Les tests, portant essentiellement sur l’efficacite du produit, sont financés par le directorate, lui même financé par l’état, autrement dit l’argent public. A ce propos, les agriculteurs transformateurs en France ont l’obligation de faire des analyses sanitaires de leurs produits pour en prouver leur non toxicité ; ces analyses étant financées sur leur fond prives. 
Est ce normal que certain doivent payer leurs propres analyses alors que certaines compagnies se les voient généreusement offertes sur les deuniers public ?

Le monde agricole semble décidément bourrée de contradictions !

Shimla (Himachal Pradesh): “ So Britsh”!

          
     Ici, l'ambiance est très anglaise du fait du passé colonial. Au 19e S, les britanniques séjournaient a Shimla pour prendre leur repos estival et la désignèrent même « capitale d’été de l'empire ». On y trouve des cathédrales, des églises, des maisons en  briques et d'autres aménagement "so British". Dans la large rue piétonne du Mall, les Indiens font du shopping. On y trouve essentiellement de grandes marques  occidentales que les locaux n’hésitent pas a s'arracher au détriment du costume trad. Ici il y a un énorme contraste avec toutes les autres places que nous avons visitées : pas de rickshaw, ni de klaxonnes, ni toutes les couleurs vives de l'Inde.  


Changement de programme et premieres bonnes nouvelles!

     Petit changement de programme pour les deux voyageurs que nous sommes!

       Alors que nous devions participer a la marche appelée "Jansatyagraha", littéralement "l'action du peuple pour la vérité", nous apprenons que celle-ci est annulée; ou plutôt raccourcis. Pourquoi me direz vous? Parce que le gouvernement semble favorable aux demandes du mouvement Ekta Parishad.

Un court article du journal indien Hindustantimes pour ceux qui souhaitent s'essayer a l'anglais.
http://www.hindustantimes.com/India-news/Bhopal/Jan-Satyagrah-close-to-Delhi-doors/Article1-941945.aspx

       Nous vous donnerons plus de précisions sur les promesses faites part le gouvernement après notre rencontre avec des membres du mouvement Ekta Parishad.



L’agriculture traditionnelle en Inde:

Patchwork de graines a l'automne


     Malgré l’arrivée massives des semences américaines et européennes, certains paysans continuent a pratiquer une agriculture traditionnelle. Si certains le font par nécessité, les produits étant souvent trop chère, d’autre comme ici a Manali, le font par habitude et conviction de l’interet des méthode naturelles.





Sacrées vaches...
Rabeth, gérant de notre guest house, nous parle avec passion de ce qu’il cultive. Il précise en premier lieu que la bouse de vache suffit a nourrir la terre. Sur son terrain, verger de pommes et jardin potager se côtoient de très près. Ingénieusement, les arbres et plans de mais servent de tuteurs aux haricots rames. Dans son potager, on trouve des piments, choux pommés et  brocolis, de l' amaranthe, des radis longs blancs, des salades a couper et une grande plante: arbi, dont on mange la feuille et le tubercule. Le jardin grouille également de sarrasin. Ici, ils en mangent les feuilles comme un légume, apparemment très digeste et recommandées pour les femmes enceintes! Après questionnement, Rabeth me dit que certains paysans utilisent la graine pour en faire un genre de pancacke…galette saucisse ou te caches tu?


Manali, Himachal Pradesh : 

Aux portes de 
l' Himalaya.




     Bienvenue sur les contreforts de l'Himalaya. Manali est perchée a environ 2000 mètres d'altitude. Ici, la température est fraîche et reposante : environ 25 degrés tout de même durant la journée.


   Dans le village, Old Manali, tout le monde s'active pour préparer l'hiver. La neige viendra bientôt couvrir la montagne de son manteau blanc. On récolte mais et haricots. Chaque mètre carré de sol ou de toit ensoleillé est couvert de foin qui, une fois sec, sera stocké pour nourrir la ou les quelques vaches familiales. Le bois est également rangé méticuleusement pour alimenter le « tandor » et chauffer la maison durant les quatre ou cinq mois de l’hiver. En haut du village, on trouve également des maisons traditionnelles et leurs grand-mère attitrées au sourire uni-dentaire ! Les habitations sont faites de bois, de pierres et de torchis. Leurs construction est aujourd’hui hui limité. Des quotta de bois on été instaurés pour limiter la déforestation. Nous apprenons également que les anciens du village auraient réussi a stopper, ou du moins limiter la vente de terrains pour la construction immobilière au profit de l'usage agricole des terres.

     L'agriculture joue ici un rôle important. Outre l’autosuffisance alimentaire, c'est la production de cannabis qui fait vivre les familles paysannes. Mais les choses changent. Pour faire face aux pressions internationales, les paysans assistent impuissants a des descentes de police qui viennent raser la production de l’année. Le mais remplace donc le chanvre sur les coteaux ensoleillés. Pour ou contre, il s agit d'une économie et d'une culture qui s'en trouvent bouleversés.

    Fort heureusement pour son économie, Manali est également une place stratégique pour les trekkeurs. Ici commence de nombreuses randonnées vers la chaîne himalayenne.

Dharamsala, Himachal Pradesh: Free TIBET.

      Lundi 17 septembre,
8h00: Je suis a Rishikesh et Johan est parti pour Dheradun. Je me pose cette question “dois je suivre ces deux nanas rencontrées la veille et partir pour Dharamsala?”.
8h30: Mes sacs sont bouclés, je pars…
A la bus station, nous repérons le bus gouvernemental a prendre. L’inquiétude monte pour ce premier voyage par la route: c’est un vieux tacot! C’est parti pour douze heures de slalom entre les innombrables nids de poules des routes sinueuses de montagne. Nos fesses ne reste que rarement plus de 3 secondes fixées a la banquette. Ça bouge dans tous les sens, la pluie nous tombe dessus malgré les fenêtres fermées.

      Mardi 18 septembre,
4h00 : Dans une température plus que fraîche et après quelques heures de sommeil en gare, nous découvrons cette petite ville accrochée a la montagne. Partout dans la cité sont accrochés ces drapeaux de prières multicolores. Les vaches se baladent le sourire aux lèvres alors que les Tibétains chantent, dansent et préparent leurs « momos », beignets de légumes cuits a la vapeur. Ici, nous avons le sentiment d'avoir quittées l'Inde pour le Tibet.


Notre visite du Namgyalma temple nous baigne un peu plus dans la culture Boudhiste. Autour du temple, nous faisons tourner les moulins a prières et entendons au loin les moines réciter les mantras.

           Depuis l'invasion Chinoise en 1960, Dharamsala est devenu le siège du gouvernement provisoire Tibétain en exil. Depuis, ceux-ci militent pour sauver ce qu'il reste de leurs écrits et faire vivre leur culture a travers, leur histoire, langue, gastronomie, danses et musiques.Les moines, tout vêtus de rouge, n’hésitent pas a raconter leur exil : comment ils ont fuis la prisons et les pratiques cruelles exercées a leur encontre.


     A Dharamsala, les nuits commencent a se faire fraîches.  
Chacun se munit de shawls tissés en poils de yaks pour réchauffer leurs âmes... 

Navdanya, qu’est ce que c’est?


Navdanya, c’est une ferme, une femme et une équipe.Cette année, Navdanya fête ses 25 ans d’existance. 25 années de lutte pour défendre les petits paysans, la biodiversite et les femmes.

Le projet prit forme avec la sélection de riz résistants en milieu salin, suite aux bouleversements engendrés par le cyclone qui dévasta l’Etat de l’Orissa en 1987. Vandana Shiva, fondatrice de Navdanya, est aujourd’hui reconnue internationalement pour sa lutte pour la sauvegarde de la biodiversite.



Navdanya, c’est aujourd’hui:

  • Un symbole: la lutte contre les OGM et les milliers de suicides de paysans indiens.
  • Vandana Shiva, conseillère 
    auprès du ministre de 
    l’agriculture indien
  • Un centre de formation
  • Des formations internationales
  • La formation de nombreux paysans indiens a l’agroecologie
  • Une ferme de conservation:Bijavidiapeeth
  • 50 banques de semences a travers l’Inde

Rishikesh, Uttarakand : Entre pèlerinage et tourisme aux sources du Gange. 

Les Ghats de Rishikesh.

  
 Rishikesh, temple international de la pratique et de l'apprentissage du yoga, s’étale sur plusieurs niveaux. Nous séjournons a Laxman Julha, quartier ou se mélange guest houses et restaurants attirant les populations occidentales et quelques temples ou les Indiens font sonner des centaines de cloches !



Belle vue sur le Gange !
    Un peu plus bas, on trouve Ramjulha, au tourisme plus dense. Chaque jours, des milliers de pèlerins viennent prier dans les temples dédiés a Hanuman et Shiva. Au bout du quartier, l’ashram ( centre de yoga) ou séjournèrent les Beattles se cache derrière des aspects de site archéologique perdu au fond de la jungle.
La ville doit cette ferveur a la présence du Gange, fleuve sacré dont les sources se trouvent a environ deux cent kilomètres en amont. Dans la religion Hindou, le fleuve « Ganga » est représenté par un torrent de lait jaillissant du front de Shiva.